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MARSEILLE : Étude auprès des entreprises, recommandations stratégiques

Pour se réinventer, il faut d’abord se connaître et savoir ce que nos clients pensent de nous.

C’est dans cet esprit que nous avons souhaité interroger les entreprises de notre région sur leur perception de l’expertise-comptable. Cette étude nous apporte un regard extérieur, lucide et précieux. Elle éclaire à la fois les points de force de notre Profession et les attentes qui s’expriment pour l’avenir. Elle constitue une base de réflexion indispensable pour continuer à faire évoluer nos missions et renforcer notre utilité auprès des entreprises que nous accompagnons au quotidien.

L’Ordre des Experts-Comptables Provence-Alpes-Côte d’Azur (OEC PACA), dans une démarche d’adaptation stratégique de la profession, a souhaité faire réaliser une étude approfondie sur les perceptions et attentes des entreprises de la région vis-à-vis de leurs experts-comptables. Cette réflexion s’inscrit dans une volonté d’optimisation de l’offre des cabinets, en complément des missions traditionnelles de conformité, et prend en compte les innovations telles que l’intelligence artificielle et la numérisation.

Les résultats de cette enquête ont des implications profondes pour la profession d’expert-comptable en PACA. D’abord, la confiance élevée (85 % totale) confirme le positionnement des EC comme piliers de la stabilité financière des entreprises, mais la demande d’anticipation (7 %) suggère un risque d’érosion si la profession ne s’adapte pas aux évolutions numériques. En effet, avec 40 % des tâches automatisables par l’IA (Cegid, 2023), les missions traditionnelles comme les bilans (99 %) pourraient être marginalisées, poussant les EC vers des rôles consultatifs.

Deuxièmement, l’intérêt pour des missions élargies (transmission 84 %) indique un potentiel de diversification, particulièrement dans les secteurs sousreprésentés comme l’agriculture, où des besoins spécifiques en subventions et fiscalité pourraient être adressés.

Troisièmement, l’IA, vue comme complément (60 % non remplaçante), ouvre des voies pour des services innovants (optimisations 64 %), mais la réticence à payer (40 %) souligne la nécessité de démontrer une valeur tangible, alignée avec les gains de productivité rapportés dans la littérature (12-25 %, France Num, 2025). Globalement, ces implications appellent à une stratégie d’adaptation proactive, où l’OEC PACA joue un rôle de catalyseur pour la formation et l’innovation, évitant ainsi les menaces sur 5-8,8 % des emplois administratifs (Unedic, 2025).

Les recommandations suivantes sont formulées pour maximiser l’impact des enseignements de l’enquête, avec une approche phasée et mesurable.

Pour l’OEC PACA et l’Ordre national : Il est recommandé de développer des programmes de formation massifs à l’IA générative, visant 100 % des cabinets d’ici 2026, en partenariat avec les Instituts Régionaux de Formation (IRF) et en intégrant la charte du CNOEC pour un usage éthique. Cela permettrait d’adresser le déficit actuel (71 % testent l’IA, 50 % l’utilisent, France Num, 2025), avec un impact attendu de +20 % d’adoption et une réduction des risques RGPD. Un budget estimé de 500 € par EC pourrait être financé par des subventions européennes liées à l’IA Act. De plus, l’OEC pourrait établir des partenariats avec des éditeurs comme Cegid ou Dext pour des licences groupées à prix réduit (réduction de 30 % des coûts), facilitant l’intégration d’outils OCR et prédictifs dans les cabinets petits et moyens, qui représentent 70-75 % de la profession. Enfin, la création d’un observatoire régional pour monitorer l’adoption de l’IA et les tendances sectorielles (ex. viticulture) est préconisée, avec des rapports annuels pour ajuster les stratégies en temps réel.

Pour les cabinets d’expertise comptable : Les cabinets devraient prioriser une formation inclusive de leurs équipes, en commençant par des bases en prompt engineering et en progressant vers des applications avancées comme la génération de rapports personnalisés. Cela pourrait libérer 40 % du temps pour des missions à valeur ajoutée, comme les optimisations demandées par 64 % des clients. Un pilote interne, avec supervision humaine pour respecter le RGPD, est recommandé pour tester ces outils sur 10-20 % des clients volontaires. Par ailleurs, l’intégration de l’IA dans les missions existantes, telle que la comptabilité prédictive (22 % intérêt), devrait être accompagnée d’une adaptation sectorielle, particulièrement pour les secteurs sous-représentés comme l’agriculture en PACA.

Un cas d’étude hypothétique illustre cela : un cabinet spécialisé en viticulture pourrait utiliser l’IA pour analyser les subventions PAC, générant un gain de productivité et une augmentation des revenus clients.

Analyse et recommandations basées sur la matrice SWOT :

Forces à exploiter : Capitaliser sur la confiance pour étendre les missions, ex. via formations pour transformer les rôles traditionnels en conseil proactif.

Faiblesses à corriger : Investir en formation IA pour combler le manque de proactivité, et adapter les offres aux secteurs sousreprésentés.

Opportunités à saisir : Développer des packs IA pour missions élargies, alignés avec littérature (gains productivité Cegid), pour capter 73 % intéressés par numérisation.

Menaces à mitiger : Anticiper l’IA Act avec charte éthique, et diversifier pour contrer l’automatisation (33 % missions perdues).

Ces recommandations, si implémentées, pourraient transformer les défis identifiés en avantages compétitifs, alignés avec les attentes des entreprises PACA et les tendances globales de la profession.

SOURCE : Les résultats de l’enquête présentée au Congrès régional de l’OEC PACA.