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MARSEILLE : A la clinique Bonneveine, l’importance de la rééducation oro-myo-fonctionnelle dans le syndrome d’apnées obstructives du sommeil

Établissement du Groupe AVEC situé à Marseille, la clinique Bonneveine propose une prise en charge des troubles du sommeil grâce à un bilan diagnostic complet. 

Mathilde Faro, orthophoniste à la clinique Bonneveine, explique l’importance de la rééducation oro-myo-oro-fonctionnelle dans le syndrome d’apnées obstructives du sommeil.

Dans un article de recherche, la praticienne détaille l’apnée du sommeil, les idées reçues, les origines, les traitements de cette pathologie, ainsi que le rôle joué par l’orthophoniste et la rééducation oro-myo-fonctionnelle.

Qu’est-ce que l’apnée du sommeil ?

Le syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS) correspond à un trouble du sommeil

marqué par un collapsus pharyngé nocturne entraînant une obstruction partielle (hypopnée) ou complète (apnée) des voies aériennes. Il est retrouvé chez 3 à 7% des hommes et 2 à 5% des femmes. On estime que 60% des patients atteints ne seraient pas diagnostiqués. (Saunier, V,2022). Le SAOS entraîne des micro-réveils incessants dont le patient n’a pas conscience. Il en résulte des somnolences diurnes, des difficultés de concentration et de mémoire. Dans les formes les plus graves, il peut entraîner des complications cardiovasculaires (Inserm, 2017).

Les idées reçues

On peut souffrir d’apnée du sommeil sans être un homme en surpoids ou bien ronfleur. Cette pathologie peut aussi toucher des jeunes femmes, avec un IMC normal, non ronfleuses. Un certain nombre d’enfants souffrent également d’apnée du sommeil, selon l’Inserm, près de 2% des enfants âgés de deux à six ans seraient concernés par l’apnée du sommeil.

Quelle(s) origine(s) ?

Le SAOS est d’origine plurifactorielle, il peut être lié à une hypertrophie des tissus mous des voies aériennes supérieures, une étroitesse des bases osseuses de la face, une atteinte du tonus neuromusculaire ou une combinaison de ces différents facteurs (S. Hannachi et.al, 2020). Il est associé à de nombreuses comorbidités cardiovasculaires et métaboliques. On retrouve une forte association entre SAOS et hypertension artérielle, athérosclérose, coronaropathie, insuffisance cardiaque, accidents vasculaires cérébraux, diabète de type II etc.. La forte prévalence de ce trouble ainsi que les répercussions sur la santé physique et mentale des patients en font un véritable problème de santé publique. En ce sens, le dépistage et la prise en charge pluridisciplinaire la plus précoce possible sont essentiels.

Quel(s) traitement(s) ?

La thérapie par pression positive continue (PPC) constitue le traitement de référence du SAOS à ce jour. Son efficacité a été bien démontrée, mais son utilisation reste encore aujourd’hui entravée par les difficultés d’adhésion au traitement générées par l’inconfort de l’appareillage (Bironneau V. & Meurice, JC. 2019).

Les autres thérapies spécifiques comprennent la chirurgie et les orthèses d’avancée mandibulaire (OAM). Bien que leur efficacité soit moins constante que la PPC, elles ont une réelle efficacité dans un bon nombre de cas, avec soit une disparition des apnées, soit une diminution significative, suffisante pour éviter les symptômes diurnes et diminuer les complications. (Amat, P. & Tran Lu Y, E. 2019).

Le SAOS étant d’origine multifactorielle, la prise en charge pluridisciplinaire représente l’approche la plus efficace. Si il est fondamental de rééduquer les fonctions oro-faciales, il est également essentiel d’acquérir une meilleure hygiène de vie, d’accéder à un soutien psychologique ainsi que de renforcer l’activité physique (L.-C. Chuang, et al. 2021).

Quel rôle joue l’orthophoniste ?

Fini le temps où l’orthophoniste se limitait à rééduquer le « cheveu » sur la langue (bien que ce temps-là n’ait jamais existé que dans les consciences collectives), elle occupe un rôle central dans la prise en charge du SAOS. Elle est en effet le professionnel qualifié, au même titre que le kinésithérapeute, pour mener à bien la rééducation oro-myo-fonctionnelle en renforçant les muscles de la langue et des voies respiratoires du patient.

Les différents exercices proposés lors des séances de rééducation visent la tonification des

structures bucco-faciales et oropharyngées. Ces derniers se sont avérés efficaces associés à des exercices de respiration, de mastication et de déglutition. De ce fait, une bonne position linguale permettra un passage plus aisé de l’air dans les voies aériennes supérieures (VAS).

La rééducation oro-myo-fonctionnelle 

L’approche myofonctionnelle de l’orthophonie vise une proposition éducative pour aider le patient à comprendre l’importance d’une position linguale adéquate afin d’instaurer la respiration nasale pendant le sommeil pour atteindre une meilleure qualité de vie. L’objectif est donc de libérer les voies aériennes supérieures (VAS) par un travail de renforcement musculaire des structures oro-faciales et de rétablissement de la respiration nasale (De Felício et.al, 2018).

La rééducation oro-myo-fonctionnelle, reconnue pour la première fois en 1990 par l’ASHA

(American Speech and Hearing Association), représente aujourd’hui une alternative combinant qualité, efficacité et rapidité. Si elle ne peut être considérée comme solution à elle seule, elle doit systématiquement être proposée comme thérapie complémentaire aux traitements de première intention. En effet, les études montrent une meilleure adhésion à la PPC ou à l’OAM lorsqu’elles sont complétées par une rééducation oro-myo-fonctionnelle (Camacho et al, 2015). De plus, la restauration des fonctions est impérative pour pérenniser les résultats des approches curatives classiques. Ainsi, la rééducation orthophonique ne remplacerait pas les autres traitements mais en améliorerait les résultats ou permettrait aux patients de ne pas y avoir nécessairement recours.

Des études ont prouvé que la rééducation oro-myo-fonctionnelle permet une réduction significative de l’IAH (Indice d’Apnée Hypopnée) allant jusqu’à 92,06 % chez l’adulte, une diminution de l’intensité et de la fréquence des ronflements, une réduction de la somnolence

diurne ainsi qu’une meilleure adhésion au traitement par PPC ou OAM (L.-C. Chuang, et al. 2021).

La société fait actuellement face à une pathologie du sommeil récente, largement sous-

diagnostiquée et dévastatrice en raison des pathologies comorbides majeures associées. Il est aujourd’hui essentiel d’envisager le soin du patient de façon holistique, en interdisciplinarité afin de proposer les meilleurs soins, de manière systématique, précoce, individualisée et sur le long terme.