LYON : Cité Tony Garnier – cité des Etats-Unis
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LYON : Cité Tony Garnier – cité des Etats-Unis
La cité Tony Garnier marque une étape importante pour l’habitat social à Lyon.
L’aspect fonctionnel des appartements, le confort moderne et l’hygiène sont privilégiés. Cet ensemble reste à une échelle humaine et présente une réelle homogénéité.
Cet ensemble connu dans le monde entier comme une référence incontournable de l’architecture moderne est l’héritier des cités ouvrières et des cités jardins réinterprétées avec l’aisance d’un Grand Prix de Rome. En 1912, le site historique de Lyon est saturé et le conseil municipal porté par son maire Édouard Herriot acte le principe d’un plan d’extension et d’embellissement pour maîtriser le fort développement de la ville vers l’est. La municipalité souhaite urbaniser la banlieue sud-est de Lyon entre la Guillotière et Vénissieux par un important projet associant logements, équipements et industries. En 1917, la première étude confiée à l’architecte Tony Garnier présente un boulevard industriel. Ce long et large boulevard avec au centre un tramway pour faciliter le déplacement des ouvriers est bordé d’industries nouvelles, d’habitations, d’équipements publics et de tous les services nécessaires à la vie d’un quartier.
Historique
Cet ensemble connu dans le monde entier comme une référence incontournable de l’architecture moderne est l’héritier des cités ouvrières et des cités jardins réinterprétées avec l’aisance d’un Grand Prix de Rome.
En 1912, le site historique de Lyon est saturé et le conseil municipal porté par son maire Édouard Herriot acte le principe d’un plan d’extension et d’embellissement pour maîtriser le fort développement de la ville vers l’est. La municipalité souhaite urbaniser la banlieue sud-est de Lyon entre la Guillotière et Vénissieux par un important projet associant logements, équipements et industries.
En 1917, la première étude confiée à l’architecte Tony Garnier présente un boulevard industriel. Ce long et large boulevard avec au centre un tramway pour faciliter le déplacement des ouvriers est bordé d’industries nouvelles, d’habitations, d’équipements publics et de tous les services nécessaires à la vie d’un quartier.
En 1919, le périmètre d’étude s’est réduit et concerne une cité ouvrière avec ses habitations en communs pour la création d’un quartier industriel entre Guillotière et Vénissieux. Ce projet organisé autour du Boulevard des États-Unis présente des petits immeubles de trois étages sur rez-de-chaussée. Ceux-ci s’organisent par groupes de trois dans un « îlot ouvert », novateur à l’époque. Ils comprennent un bâtiment formé de logements ouvriers de trois pièces, un autre pour les quatre pièces et le dernier comptant cinq pièces. Conçu en 1920, un seul îlot sur les vingt-huit envisagés sera réalisé sur ce principe entre 1921 et 1925. En 1926, faute de crédits, les travaux sont arrêtés.
En 1930, le projet est relancé et le maire demande à l’architecte de densifier le programme en ajoutant deux niveaux aux immeubles. « L’architecture perd alors la qualité du rapport à la lumière naturelle pour chaque logement mais aussi son ambiance de cité jardin » . L’architecte, probablement désabusé, ne suivra pas le chantier.
Les constructions s’organisent selon un plan en damier autour d’une artère principale, les impératifs économiques entraînent la réduction de la surface du terrain ainsi que la surélévation des immeubles jusqu’à 5 étages et la suppression de certains équipements collectifs prévus lors du projet initial.
L’exemple de l’îlot prototype conçu en 1920 et réalisé entre 1921 et 1925 :
Cet îlot est le meilleur témoin d’un projet d’habitation au service de l’usager tel que l’imaginait et le pensait l’architecte. Peu dense, peu élevé, en conséquence très aéré et ensoleillé, bien desservi, l’îlot en tête du boulevard est en rapport avec le végétal par ses allées piétonnes et ses traboules. Il est constitué de trois immeubles dont l’architecture s’inscrit dans une expression « moderne » par la simplicité de ses formes avec décrochements, l’orthogonalité de ses tracés, la variété des rythmes des percements, la modestie dans l’apparence, l’absence de décor. Ils sont construits en béton de gravier pour le sous-sol et le rez-de-chaussée, de mâchefer pour les élévations et armé pour les planchers suivant un principe très utilisé à Lyon. Les logements des « trois maisons » proposent un grand confort pour l’époque avec une entrée, un séjour central, une cuisine fonctionnelle et des toilettes intérieures. Ils s’ouvrent par leurs balcons sur la quiétude du paysage permettant de saisir la bienveillance de l’auteur et nous portant à la rencontre des voyages qui l’ont inspiré.
En 1933, un projet de bains-douches au quartier des Etats -Unis est déposé, (AC Lyon 2S0938), il ne sera pas réalisé.
Garnier dessinait ou peignait au quotidien semble-t-il. Avec les croquis des Pesquiers, dessinés le 17 mai 1915, l’architecte traduit l’importance de l’approche pittoresque dans sa réflexion sur l’habitation, l’hygiène, le confort, l’esthétique, le plaisir. En relevant l’architecture vernaculaire des petites maisons de pêcheurs et de sauniers il retrouve l’essentiel d’une œuvre sans décor. Sur fond de paysage méditerranéen, il interprète, en virtuose, les thèmes du patio, de la pergola, de la façade, de la forme, dans une architecture en béton, son matériau de prédilection. De nombreuses planches relatives au quartier d’habitation de la Cité Industrielle (planches 71 à 80) sont probablement inspirées de ce voyage. La présence de pins parasols et de cyprès dans le paysage ou de pergolas en façades des maisons est édifiante. Sur le quartier des États-Unis et plus particulièrement sur le premier îlot construit, les rapports entre le jardin, la rue et « les maisons » sont imprégnés de cette ambiance.
À la fin des années 1980, Grand Lyon Habitat entreprend une vaste réhabilitation de son patrimoine HBM. Celle-ci s’étalera sur une décennie : le quartier des États-Unis est alors rebaptisé « La Cité Tony Garnier » avec ses 1 500 logements répartis sur 45 bâtiments pour plus de 4 000 locataires. En 1989 une campagne de peintures murales est mise en place et réalisée par Cité Création (design mural monumental). Ces murs peints participent du grand récit urbain mis en place par l’architecte Tony Garnier qui est au cœur du récit urbain du Musée Urbain Tony Garnier (MUTG) et du parcours des « Utopies Réalisées». En 1992, l’UNESCO décerne le label de la « Décennie Mondiale du Développement Culturel » à la cité Tony Garnier pour cette réalisation.
SOURCE : Patrimoine-Environnement