LONS LE SAUNIER : « Pas de passage à l’action sans accompagnement »
Depuis un an, Lons-le-Saunier connait un dynamisme écologique sans précédent.
Des centaines d’habitants, mais aussi des élus et des agents municipaux, des associations et des entreprises, ont lancé plusieurs projets allant de la mobilité durable à la restauration de la biodiversité. Un mouvement impulsé par la Fondation GoodPlanet et son initiative « La Ville du Changement ».
Entretien croisé de Anne Perrin, adjointe à la mairie de Lons-le-Saunier, en charge de la Ville Nature, de l’Innovation Urbaine et de la Transition écologique, et de Pablo Flye, chef de projet à la Fondation GoodPlanet.
Qu’est-ce que la « La Ville du Changement » ? Comment est née cette idée ?
Pablo Flye Après la Convention citoyenne pour le climat, nous nous sommes rendus compte que de nombreux participants, qui n’étaient pas forcément « écolos » au départ, avaient changé leurs habitudes, voire s’étaient engagés pour l’environnement. Les impliquer sur le sujet, en les sensibilisant, recueillir leurs idées et leur demander de réfléchir aux moyens de les réaliser, a eu un vrai impact. Avec « La Ville du Changement », nous avons voulu expérimenter cette méthode à l’échelle d’un territoire de taille moyenne, qui ne soit pas qu’une ville dortoir et dont l’équipe municipale portait un intérêt à la transition écologique. Notre choix s’est porté sur Lons-le-Saunier.
Avec le soutien de l’ADEME, j’ai pu pendant un an, de mai 2024 à juin 2025, accompagner la ville dans sa transition écologique. Sans financer de projets (nous voulions que l’expérience soit duplicable sans nous), j’ai aidé ceux qui en étaient porteurs à définir leurs plans d’action, à lever des blocages et à trouver des partenaires. Cela a contribué à accélérer la transition écologique. Des équipes de tournage étaient à nos côtés tout au long de l’année, pour la réalisation d’une série documentaire qui sera diffusée sur France Télévisions à l’automne. Nous espérons que cela inspirera d’autres collectivités.
D’où partait la ville de Lons-le-Saunier en matière de transition écologique ? Et qu’avez-vous fait pour accélérer le mouvement ?
Anne Perrin Quand notre équipe a été élue, en 2020, nous nous sommes emparés de nombreux sujets : mobilités douces, renaturation, etc. Mais nous avions tellement de projets à lancer que nous manquions de temps pour tous les concrétiser. La Fondation GoodPlanet a apporté cette disponibilité qui nous faisait défaut, pour mettre en œuvre par exemple le « permis de végétaliser », qui autorise des habitants à jardiner dans l’espace public.P.F. Notre objectif était de mettre le pied à l’étrier de citoyens, d’associations ou d’entreprises désireux d’agir, à leur échelle. Dans un premier temps, nous avons organisé des événements de sensibilisation : projections de films, conférences, fresques… Puis nous sommes allés directement à la rencontre des gens, dans la rue, avec une exposition itinérante. Cela a été l’occasion de les interpeller sur ce qu’ils souhaitaient faire ou voir émerger dans leurs quartiers. On a ensuite recontacté individuellement tous ceux qui avaient partagé des idées avec nous, pour voir s’ils étaient prêts à y donner suite avec de l’aide. Près de 70 propositions auraient ainsi pu être accompagnées. Mais comme il était impossible de toutes les mener de front en un an, nous en avons suivi une quinzaine, portées par toutes sortes d’acteurs : agriculture urbaine, ateliers de sensibilisation au vélo, restauration d’une mare, permis de végétaliser, création de lieux de partage et de réemploi d’objets, collecte de smartphones pour le recyclage…
Qu’est-il advenu de la cinquantaine de projets qui n’ont pas pu être accompagnés ?
P.F. La plupart n’ont pas abouti. Ils n’étaient pas si complexes et auraient pu être lancés sans nous. Mais l’expérience montre que créer le déclic ne suffit pas toujours. Il faut aussi un accompagnement par un tiers pour qu’il y ait passage à l’action. Dans le cadre de La Ville du Changement, il s’agissait essentiellement d’assurer le pilotage des projets, de garantir la progression des dossiers et de créer des synergies entre les personnes désireuses de collaborer.
Quels autres enseignements tirez-vous de cette expérimentation ?
P.F. Un projet comme le permis de végétaliser a été l’occasion de montrer qu’il était possible de renaturer une ville rapidement, à moindre frais, en s’appuyant sur des associations ou des collectifs de citoyens. Car ce n’est pas à la collectivité de tout faire, elle n’en a pas les moyens humains et financiers. Les habitants peuvent aussi agir à leur échelle. Et cela les rend heureux.A.P. Je le confirme : les habitants éprouvent un vrai plaisir à travailler ensemble. Mais l’expérience montre aussi que quelqu’un d’extérieur au projet doit être mobilisé pour donner l’impulsion et lever les verrous. Le fait que Pablo ne soit ni de la collectivité, ni un habitant ou un employeur a été un atout. L’absence de liens avec les acteurs locaux a favorisé la création d’un climat de confiance, ce qui nous a ensuite permis de prendre le relais sur les projets impliquant la commune.P.F. Être extérieur a aidé. Mais je pense que les villes sont aussi capables de prendre cette hauteur et d’adopter la posture d’écoute, d’humilité et de non-jugement, nécessaire pour gagner la confiance des autres acteurs.
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