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LE LAVANDOU : Gil BERNARDI : « Être Français, c’est…

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LE LAVANDOU : Gil BERNARDI : « Être Français, c’est un engagement de chaque aube, un plébiscite de chaque jour » !

Gil Bernardi, le maire du Lavandou, revient sur la période révolutionnaire qui a précédé la création de la 1ère République.

Le procureur rouge du sang de 1376 personnes condamnées en un mois et demi et de 2627 têtes qui roulent dans le panier d’osier, place de la Révolution. Jusqu’au geste fatal de l’exécution de Louis XVI, le 21 janvier 1793, puis de Marie-Antoinette, guillotinée le 16 octobre. Il faut des symboles pour que la Révolution vive. Mais était-ce bien nécessaire, sinon pour éviter tout compromis, tout retour en arrière, que de massacrer le tyran qui n’en était pas vraiment un … ? Et, dans cette Assemblée nationale qui se déchire avant de s’expédier – à tour de rôle – à l’exécution du bourreau, se perd dans la ruine des factions – car il fallait que le Comité de Salut Public se résolve à mettre un frein aux déchaînements des plus violents en pratiquant lui-même cette fuite en avant vers la violence.

COMMUNE DE PARIS

Ainsi s’opère, dès l’automne 1793, le divorce entre le pouvoir politique et le mouvement révolutionnaire… Entre le peuple de la rue, les sans-culottes, et les représentants du peuple des Provinces de France – où la violence gagne. Les enragés, dont Jacques Roux fut le premier écarté, puis Robespierre qui s’élève contre les outrances de la déchristianisation : « La guerre déclarée à la Divinité n’est qu’une diversion en faveur de la Royauté » (…). La Révolution dévore tous ses enfants, cela est sa propre logique, et le feu alimente le brasier. La démocratie populaire est brisée dans son élan. L’armée de l’intérieur est dissoute, comme les Sociétés Populaires. La commune de Paris est reprise en main par le Comité de salut public.

Dérive, purges, vertiges, les Alliés d’hier sont devenus d’implacables adversaires, des ennemis mortels.
Le Comité qui en profite pour procéder à son tour à une nouvelle épuration. On arrête Danton, Camille Desmoulins, Fabre d’Églantine, tout à tour dénonciateurs, suspects, aventuriers. Barère et Saint-Just font le sale travail à la place de Robespierre – « On nous immole à l’ambition de quelques lâches brigands, s’écrira Danton, mais ils ne jouiront pas longtemps du fruit de leur criminelle victoire, j’entraîne Robespierre, Robespierre me suit » !

Ainsi, se terminent les Assemblées nationales ingouvernables nous dit l’histoire de France. Dans le chaos et le malheur du peuple. Et le siècle des lumières sombre dans les ténèbres. C’est un bain de sang, dans lequel s’enfoncent avec délices les ultras. Ceux-là mêmes qui, hier encore, étaient pétris d’humanisme (…).

Les élus qui se méfient des citoyens, les sans-culottes qui défient leurs représentants, le peuple est devenu, lui aussi, suspect. Suspect de vouloir reprendre le pouvoir qu’il a délégué à ses représentants. Tour à tour changeante, sanglante, romantique, humaniste, ogresse de ses chantres, la Révolution française fut grandiose dans les progrès engendrés par son chaos ; avec ce terrible destin d’un héritage porté par son enfant guerrier, Bonaparte, devenu Empereur des Français et Napoléon qui s’auto-investit de la couronne ramassée au sol sous la bénédiction de Rome, pour mieux imprimer les réformes héritées de la Révolution française…

IDEES PROGRESSISTES

En seulement 25 ans, l’esprit de la Révolution a profondément changé la France et modifié, même, la face de l’Europe monarchiste, par les idées progressistes qui suivaient les canons des Armées de la République – confrontée aux insurrections de l’Ouest, aux chouanneries de Vendée, mais surtout à la coalition de 1793. Mais c’est le Bonapartisme, celui qui s’étend de la fin du Directoire, avec le coup d’État du 18 brumaire de l’an VIII, jusqu’à l’abdication de 1815, qui a permis de cristalliser les fondements de l’État moderne.

La réorganisation de l’État et de la Nation s’était faite à la hâte et dans la douleur sur ses aspects les plus urgents fixés par les constituants. Une gangue encore chaude, qu’il convenait de figer dans un état découpé en 83 départements. Ceux-là mêmes qui ont essuyé l’échec de la monarchie constitutionnelle de 1791, avant de déclarer la patrie en danger du 11 juillet, d’ériger les tribunaux révolutionnaires, et de proclamer le 21 septembre 1792, la déchéance de la royauté et l’établissement de la République :  réorganisation judiciaire, financière et des armées (…).

Mais c’est bien l’organisation fondamentale de l’État et de la Souveraineté Nationale, la séparation des Ordres et des pouvoirs, qui sont portés par le Consulat et la constitution de l’An VIII – Avec quatre assemblées que sont le Conseil d’État, le corps judicaire, le corps législatif et le Sénat, colonnes vertébrales de l’État français moderne.
Œuvre de la Convention, scolaire et intellectuelle du 25 octobre 1795, complétée par le despotisme éclairé de Napoléon, quelques années plus tard. Ah, les Armées, celles de Valmy et de Jemmapes, gardiennes des promesses républicaines, garantes de la cohésion du pays, celles qui défilent aujourd’hui sur les Champs-Élysées et inspirent le président de la République : « Être Français, c’est un engagement de chaque aube, un plébiscite de chaque jour » !

Cette Armée, fondement de la Nation et expression de son unité (…).

Gil BERNARDI, maire du Lavandou.

Photo Francine MARIE.