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HYERES : Portrait et parcours de Jérôme Lauréri, joueur a…

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HYERES : Portrait et parcours de Jérôme Lauréri, joueur au Hyères Handi Basket

Jérôme Lauréri et quatre de ses co-équipiers ont participé aux Jeux Paralympiques Paris 2024.

Le club Hyères Handi Basket, créé en 1981, accède à la première division au début des années 1990, niveau qu’il n’a plus quitté depuis.  Le club dispute le Championnat de France Élite Bastide Médical et le Championnat d’Europe. Un palmarès haut en couleurs ces dernières années puisqu’il remporte plusieurs titres : Champion de France en 2016 et 2019 et vice-champion de France en 2018 à Hyères, une Coupe de France en 2018 et 2019 et le Trophée des Champions en 2018 à Hyères.

PRESSE AGENCE – La Gazette du Var a rencontré Jérôme Lauréri.

Jérôme Lauréri est né à Toulon en 1986 et a grandi à Solliès-Ville. Cet athlète a toujours été passionné de sport et de moto. En 2006, Jérôme est victime d’un accident de la route, sa colonne vertébrale et la moelle épinière sont touchées ce qui a rendu Jérôme paraplégique. Opéré à l’hôpital Sainte-Anne de Toulon dans un premier temps, l’athlète a effectué sa rééducation à l’Hôpital Renée Sabran à Giens dans un second temps.

Comment avez-vous découvert le Handisport ?

Jérôme Lauréri : C’est au cours de ma rééducation à l’Hôpital Renée Sabran  que j’ai découvert le Handisport. Plusieurs disciplines m’ont été présentées par l’animateur sportif, Thibault Barrois. Je pratiquais un sport collectif, le handball. A ce moment-là, le sport collectif le plus développé en handisport était le basket fauteuil. J’ai pu, pendant ma rééducation, rencontrer l’ancien président du Hyères Handi Basket, nous étions hospitalisés au même moment. Sur ses précieux conseils, j’ai pu approcher le coach pour me présenter.

Une rencontre qui a transformé votre parcours

JL. Ma rééducation fut assez longue, j’ai subi deux opérations du dos. J’ai pu obtenir ma première licence dans le club à Hyères en septembre 2009 et m’entraîner réellement avec l’équipe. J’ai d’abord intégré les entrainements puis l’équipe pour jouer aux côtés des grands joueurs que j’ai rencontrés directement. A l’époque, il n’y avait que l’équipe Une, il a fallu s’entrainer dur pour pouvoir atteindre le niveau et pouvoir jouer avec eux. La première année, je participais seulement aux entrainements et à partir de la deuxième année, j’ai commencé à faire les déplacements avec l’équipe et avoir du temps de jeu. J’intègre donc l’équipe de 2009 à 2011.

Vous quittez le club de Hyères pour y revenir en 2015

JL. Effectivement, j’ai rejoint pendant quatre ans, de 2011 à 2015, une équipe au Cannet, à côté de Cannes, avec un co-équipier, Jérôme Duran. Cette expérience m’a permis de goûter à autre chose. Mais les déplacements, trois fois par semaine, pour l’entrainement et les matchs le week-end étaient éprouvants. Alors je suis revenu au club de Hyères en 2015.

Quel est votre rythme d’entrainement ?

JL. Je travaille à Décathlon à temps partiel donc je m’entraine trois fois par semaine, les mardi, mercredi et jeudi, et le vendredi quand nous ne sommes pas en déplacement,  ainsi que le match du week-end. Les joueurs qui ne travaillent pas s’entrainent tous les jours. L’équipe a un créneau journalier d’entrainement.

Quelle a été votre progression jusqu’aux Jeux Paralympiques ?

JL. Je me suis entrainé personnellement en club pour pouvoir accéder à l’équipe de France. Ma première sélection en équipe de France était en 2012. J’y suis resté jusqu’à fin 2015. J’ai fait une pause au sein de l’équipe de France pour raison familiale. J’ai refusé les sélections, j’ai toujours été appelé par les différents sélectionneurs. En 2019, voyant l’échéance de Paris 2024 se profiler, j’ai commencé à réfléchir à la possibilité de réintégrer le groupe et le sélectionneur m’a contacté. J’ai participé aux Championnats du monde en 2023 à Dubaï et aux Jeux Paralympiques à Paris en 2024.

Comment se déroule la sélection ?

JL. Le sélectionneur doit choisir 12 joueurs, en fonction du profil dont il a besoin et des compétences de chacun, pour la compétition. Lors des stages, nous sommes au maximum 18. Il existe une particularité en Handisport. Cette classification en fonction du handicap se fait par rapport aux capacités physiques qui restent aux joueurs. Certains joueurs ont la possibilité de marcher en dehors du temps de jeu, de se déplacer debout.  Donc en fonction du handicap, une cotation est déterminée. Les cinq joueurs présents sur le terrain ne doivent pas dépasser 14 points en compétition internationale avec l’équipe de France, ce qui permet d’équilibrer les équipes.

Quelle est votre cotation ?

JL.J’ai la cotation la plus basse sachant qu‘elle va de 1 point à 4 points ½. 1 point est le handicap le plus lourd et 4 points ½, le handicap minimum.  Des combinaisons sont donc à réaliser en fonction des profils de joueurs et des handicaps pour pouvoir avoir le plus de capacités physiques présentes sur le terrain sans dépasser 14 points. La combinaison des joueurs doit être homogène sur le terrain pour pouvoir construire un collectif cohérent par rapport aux équipes adverses.

Qui sont les joueurs du Hyères Handi Basket qui ont participé aux Jeux Paralympiques?

JL. Sur les 12 joueurs sélectionnés en équipe de France, nous sommes cinq hyérois à avoir participé aux Jeux. La moyenne d’âge est de 28-29 ans. Nous arrivons dans le Handisport plus tardivement que dans les sports valides.

Les joueurs du Hyères Handi Basket qui ont participé aux Jeux Paralympiques sont Jérôme DURAN, Louis HARDOUIN (néo Hyérois), Nicolas JOUANSERRE, Mamady TRAORÉ et moi-même.

Le retour sur votre participation aux Jeux Paralympiques

JL. Je suis très heureux d’avoir pu participer aux Jeux. A 38 ans, c’est l’aboutissement de ma carrière et des 15 ans passés sur les terrains de basket.

Quand j’étais en centre de rééducation, le moteur et l’objectif étaient de participer aux Jeux. J’ai donc pu atteindre ce but et en plus  à domicile ce qui donne une dimension supérieure car tout le public était acquis à notre cause, tout le peuple français. Cette énergie et cette ferveur étaient impressionnantes,  le public cherchait à croiser notre regard, à nous faire signe. Nous n’avons gagné aucun match. Pour les deux premiers matchs, nous avons été emportés par l’événement, par l’ampleur de ce soutien.

Une expérience humaine incroyable

JL. Au quotidien, pendant les Jeux, nous n’avions à penser qu’à notre objectif sportif. Humainement c’était incroyable. L’organisation, le personnel, le public, tout était parfait. Nous n’avons pas été à notre niveau. Nous avons été confrontés à des équipes très fortes. Nous sommes un peu déçus du bilan sportif mais humainement c’était fou. Il m’est difficile de mettre des mots sur ce que je ressens.

Votre retour après les Jeux Paralympiques

JL. Quand nous étions à Paris, nous pouvions palper cette ferveur du public. De retour dans le Var, nous avons pu nous rendre compte que les gens nous ont suivis, qu’ils se sont intéressés à notre discipline et qu’ils ont découvert le Handisport.  Depuis cette année, nous avons réintégré notre gymnase Les Rougières. Nous avons pu revenir sur notre parquet, le public a assisté à nos matchs, la tribune était pleine.

Quels sont les objectifs pour cette année ?

JL. Nous espérons aller en phase finale des Championnats de France. Nous participons à la Coupe de France qui aura lieu en janvier ainsi qu’à la Coupe d’Europe, au 2ème niveau de Coupe d’Europe et sur le premier tour, nous nous rendons en Autriche, dans le club à côté de Vienne.

Propos recueillis par Laurette PARY (PRESSE AGENCE – LA GAZETTE DU VAR).

Photo Club Hyères Handi Basket et Jérôme Lauréri.

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