La France comme l’ensemble des agriculteurs se posent cette lancinante question : « Qu’avons-nous fait pour mériter cela » ?

Crise de la démocratie, crise agricole profondes. Comment garder l’espoir d’un lendemain qui chante ! En tant que républicain convaincu et respectueux des institutions, je revendique d’être un syndicaliste de conviction et pragmatique. Je salue la nomination de Annie Genevard, ministre de l’Agriculture.

Après le choix de Michel Barnier, elle a déclaré : « Quelle joie et quel symbole d’avoir appris ma nomination en tant que ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de la Forêt en compagnie des agriculteurs du Doubs ! Je remercie le Premier ministre pour sa confiance ainsi que le président de la République. De Morteau à l’Assemblée nationale, je travaille avec les agriculteurs depuis plus de 20 ans. Je connais la diversité de leurs métiers comme leur respect de la terre et des bêtes. Je connais aussi leurs difficultés et leurs attentes. Leur volonté est de vivre dignement de leur profession et de nourrir le pays avec des produits de qualité. Les agriculteurs ont besoin d’actes, de vérité, de respect. Telle sera ma ligne de conduite. Je rencontrerai rapidement leurs représentants ».

A première vue, je vous accorde ma confiance. Effectivement depuis 20 ans, Mme Genevard, vous travaillez avec des agriculteurs. Vous avez fait partie de plusieurs groupes d’études en lien avec l’agriculture, la montagne ou la ruralité.
Mais, voilà ! Un écueil vous attend. L’incertitude de la durée dans le temps face à une Assemblée nationale dont un grand nombre de députés sont prêts à censurer le Gouvernement. J’espère que vous durerez plus d’un mois, ce qui fut le sort de Christine Lagarde ou de Jacques Mézard, tous les deux éphémères ministre de l’Agriculture !
En vingt ans de syndicalisme, j’ai connu 11 ministres de l’Agriculture dont Michel Barnier, devenu Premier ministre. J’ai parcouru plus de 500 000 kilomètres en TGV dont les trois quarts pour me rendre à des réunions à Paris. Les autres kilomètres, c’était pour aller sur l’ensemble du territoire. Au total, j’ai passé plus de 2 500 heures dans les trains ! Et, j’ai effectué également plus de 5 000 kilomètres, chaque année, en voiture personnelle !
Avec 20 ans d’engagement syndical fort, marqué par des actes de défense des productions françaises, exprimé dans un langage de vérité et, toujours, dans le respect des agriculteurs et des agricultrices. Cet inlassable travail s’est finalisé par la médaille de Chevalier du Mérite agricole. Cette décoration, je souhaite aussi la partager, avec humilité, avec tous ces agriculteurs qui souffrent sur leur exploitation et avec tous ceux qui soutiennent l’agriculture française.

Et, je garde en mémoire ce proverbe chinois : « Mieux vaut essuyer une larme du paysan, que d’obtenir cent sourires du ministre ».

Max Bauer,

Président de la Coordination Rurale du Var et de Paca.