Du jeudi 12 au dimanche 15 octobre, la Villa Noailles accueillait la 38ème édition du Festival international de mode, de photographie et d’accessoires. 

L’année 2023 restera mythique pour Jean-Pierre Blanc, directeur de la Villa Noailles et pour toutes ses équipes. Après une année de célébration de son centenaire, le haut-lieu surplombant la ville de Hyères recevait la grande famille de la mode pour une 38ème édition de ce rendez-vous devenu emblématique.

Une nouvelle fois, l’art et la culture ont fait vivre cette rencontre. En attestent les expositions, concerts surprises, ateliers et masterclasses qui ont ponctué les quatre jours du festival.

“Imaginer la mode de demain”, c’est le maître mot de cet évènement depuis sa création en 1986. Pari tenu, donc, pour les dix candidats du concours mode qui ont, à travers leur travail, abordé des sujets de société tels que l’identité de genre, les standards de beauté ou encore la durabilité.

Comme à chaque saison, le vendredi et le samedi soir sont consacrés aux défilés, organisés à l’intérieur du Hangar de la Mouture aux Salins des Pesquiers à Hyères. Pendant près de deux heures, le public assiste aux passages des créateurs concourant pour quatre différents prix de la catégorie mode : le Grand Prix du Jury Première Vision, le prix des 19M des Métiers d’art, le prix de la collection éco-responsable Mercedes-Benz et enfin, le prix de l’Atelier des Matières.

Le décor est pur. Du blanc immaculé occupe le sol et les murs avec en prime des jeux de lumières se reflétant sur les quelques miroirs de la grande salle. Se croisent côté invités, les grands noms de la mode, de la presse, des artistes mais aussi des étudiants et locaux.

Le rendez-vous débute par un discours de Jean-Pierre Blanc suivi d’une performance de l’étoile montante de la chanson française Malik Djoudi avant de laisser place au défilé. C’est le Portugais Tiago Bessa qui lance les auspices avec ses créations audacieuses aux coupes déconstruites associant grimpe translucide et latex. S’ensuit les coupes plus sensibles et délicates d’Alec Bizby et du français Fengyuan Dai. On poursuit par l’œuvre renversante du jeune créateur finlandais Leevi Ikäheimo qui a imaginé ses silhouettes en référence aux figurines anormalement musclées faisant office de jouets pour les petits garçons. Le défilé se clôt par le tableau de Marc Sanz Pey mêlant l’imaginaire des pirates au désir de liberté du mouvement hippie.

La Belgique, grande gagnante du concours mode

Igor Dieryk, créateur belge, remporte le Grand Prix du Jury Première Vision ainsi que le prix des 19M des Métiers d’art. Sa collection unisexe intitulée “Yes Sir” retrace son passé de réceptionniste.

Les deux derniers prix sont décrochés par la suédoise Petra Fagerstorm. Cette dernière a élaboré une collection en hommage à sa grand-mère, parachutiste en Union Soviétique.

Une exposition photographique magistrale 

Le Festival de la Villa Noailles s’illustre également par un concours de photographie mettant à l’honneur dix artistes. Cette année, le président du jury n’est autre que le très talentueux Luis Alberto Rodriguez qui fut en 2017, le lauréat du prix du public ainsi que du prix American Vintage. Accompagné de l’ensemble de son jury, le photographe dominicain-américain a consacré Thaddé Comar et sa série de clichés intitulée “How was your dream ?” dépeignant les travailleurs.

Des accessoires avant gardistes

Depuis 2017, le festival récompense les créateurs d’accessoires. C’est Alan Crocetti, fondateur de la marque éponyme et président du jury qui a remis le prix à Gabrielle Huguenot pour ses bijoux et escarpins associant désign et fonctionnalité.

“Il faut être jeune pour être aussi généreux”

Plus que jamais, la jeunesse était au cœur du festival cette année. Des membres des trois jurys aux créateurs, la jeune génération a donné le la à cette nouvelle édition. “Il faut être jeune pour être aussi généreux” énonce Jean-Pierre Blanc, dimanche lors de la remise des prix, à l’égard de Charles de Vilmorin ancien directeur artistique de la maison Rochas et président du jury mode. Ce dernier a notamment participé à la conception d’une exposition “Le Chaos par Charles de Villemorin” qui est à découvrir à la piscine de la Villa Noailles jusqu’au 14 janvier 2024.

Une nouvelle fois, Jean-Pierre Blanc et l’ensemble des personnes travaillant sur ce projet de grande envergure ont su remettre la culture au coeur de la région varoise et donner une aide précieuse aux lauréats. On attend avec impatience le prochain rendez-vous.

Margaux PELLETIER et Valentine PHILIPE (Envoyées spéciales à Hyères) – PRESSE AGENCE – LA GAZETTE DU VAR.