Skip to main content

HYERES : 80ème anniversaire de la Libération de Port-Cros

Print Friendly, PDF & Email

Partager :

HYERES : 80ème anniversaire de la Libération de Port-Cros

Allocution de la Fondation de la France Libre, délégation du Var, pour le 80ème anniversaire de la Libération de Port-Cros, le mercredi 17 août 2024.

80 ans après, la vraie question est le sens de cet anniversaire de la libération ô combien symbolique !
Charles de Gaulle avec humour déclara  » depuis quelque chose comme 3O ans que j’ai affaire à l’histoire, il m’est arrivé quelquefois de me demander si je ne devais pas la quitter  » ! Cette plaque rénovée c’est le sang versé par des enfants des Amériques de la First special service force (unité américano-canadienne), les Black Devils dont cinq nord-américains et 4 canadiens sont tombés pour la France pour notre liberté sans la vivre le 17 août 1944.

Sans oublier celles et ceux avec les pionniers depuis le 18 juin 1940 des Forces Françaises Libres à la France combattante puis l’armée d’Afrique devenue 1ère Armée française au Débarquement de Provence qui ont vécu cet espoir suprême de 4 ans ! Cette plaque incarne le passé, le présent et le futur ! C’est évidemment vers les jeunes générations que cette allocution s’adresse en priorité pour ne pas oublier la nécessaire concorde !

Il faut se souvenir de l’allocution de Jérôme Tharaud, le 25 octobre 1944, alors Délégué par l’Académie française et des Immortels, représentant les cinq académies pour son discours de la Libération :

« La France aujourd’hui respire. Mais il faut bien le reconnaître, les sentiments que nous éprouvons aujourd’hui n’ont rien à voir avec ceux qui étaient les nôtres, naguère, en novembre 1918. Entre notre joie d’hier et celle de maintenant, il y a toute la différence qui existe entre ces deux mots victoire et libération.
Victoire, ce mot apporte une joie pleine et sans ombre. Il a quelque chose de magique. Il emporte sur ses ailes les douleurs, les regrets. Il ne les fait pas oublier, mais il leur donne cette couleur dorée des fruits mûris par le plus bel automne, je ne sais quoi de fier qui mêle les morts à notre joie dans une familiarité sublime, où ils trouvent leur récompense et leur plein accomplissement.
Libération, ce mot n’a pas cette magie. Il reste, quoique nous fassions, chargé d’amertume et de cendre. Il demeure enveloppé de cette nuit sanglante qui a duré quatre années, de ces ténèbres de boue que nos aînés ont dû traverser en silence, dans l’angoisse quotidienne et l’horrible appréhension que peut-être nous n’en sortirions jamais. Il est trempé du sang d’innombrables martyrs, tombés dans des combats obscurs, ou mystérieusement disparus ; lourd de cette tristesse, qui fait que la France de la Libération ressemblait à la femme d’Athènes ou de Sparte pleurant son mari ou son fils tombé quelque part, on ne sait où, non brûlé, non pleuré sans sépulture »…

Nous sommes libérés depuis 80 ans avec le concours de nos alliés des Amériques, et de tous les continents, de Français de métropole et d’outre-mer, mais n’oublions pas le fardeau de cette misère que l’humanité avait oublié depuis les temps de Ninive et de Babylone avec des Français déportés comme du bétail et « celles et ceux non moins esclaves  » contraints de travailler pour l’occupant sur notre propre sol, dans nos propres usines, au malheur de la patrie ! 80 ans après, nous pensons au poète Léo Ferré dans sa chanson le bonheur pour profiter de celui-ci car  » le bonheur n’est que le chagrin qui se repose » !

La France, son rayonnement, sa culture n’existeront que par les générations nouvelles qui la feront vivre, respirer par son propre génie et sa force suprême de l’intelligence en arborant sans relâche les couleurs immarcescibles de notre francité et de notre liberté !

Vive Port Cros !

Vive la liberté !

Vive la First special service force !

Vive la France Libre !

Vive la France !