BUSAN : Pollution plastique et perturbateurs endocriniens…
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BUSAN : Pollution plastique et perturbateurs endocriniens, où en est la recherche ?
Alors que les négociations du comité de l’ONU pour entériner la réduction de la production de plastiques à l’échelle mondiale viennent de s’achever à Busan, en Corée du Sud, aucun n’accord n’a été trouvé.
Cependant, quelques avancées sont à signaler et un prochain cycle de négociations va être reprogrammé. En marge de ces négociations, de nombreuses organisations continuent de mener des projets scientifiques et environnementaux pour contribuer à la signature de ce traité mondial. A l’image de L’Exploration Bleue, expédition scientifique initiée et financée par le fonds de dotation KRESK 4 OCEANS, en collaboration avec le CNRS et Expédition 7e Continent. L’objectif est d’étudier et comprendre l’impact des perturbateurs endocriniens présents dans les plastiques, sur la biodiversité marine. La mission se poursuit en 2025.
Le défi à relever est colossal : les plastiques représentent une telle menace pour l’environnement, la biodiversité et la santé humaine que les chercheurs considèrent que la « limite planétaire » relative à la pollution plastique et chimique a été dépassée en 2022.
Lancée par le fonds de dotation KRESK 4 OCEANS, L’Exploration Bleue est destinée à comprendre l’impact de la pollution plastique et des perturbateurs endocriniens associés, sur la biodiversité marine.
Après une première mission en Atlantique lors de l’été 2023, la goélette Expédition 7e Continent a rejoint la Méditerranée cette année poursuivre les prélèvements entre Marseille et Toulon. Lors d’une sortie en septembre au large de La Ciotat, Alexandra Ter Halle confiait recenser « plus d’un million de plastiques flottant à la surface de l’eau ». Un constat édifiant, mais qui a permis aux scientifiques du CNRS de collecter de très nombreux échantillons à l’aide de filets Manta. Echantillons qui sont désormais en cours d’analyse dans les laboratoires de Toulouse et Banuyls. Si les équipes de L’Exploration Bleue vont pouvoir dresser des premières estimations de cette mission courant 2025, les résultats finaux seront publiés auprès du grand public d’ici 2026. « L’échéance de la science est longue, il faut environ deux ans d’analyse de données pour faire le lien entre les physiciens, les chimistes, les biologistes et établir des statistiques afin d’être sûrs des résultats que l’on annonce » explique Jean François Ghiglione chercheur en écologie et écotoxicologie microbienne marine au laboratoire d’océanologie de Banuyls-sur-Mer.
ÉTAPE 1 : La collecte des plastiques.
Objectifs :
Collecter différents types de microplastiques d’origines différentes et séjournant dans des temps distincts dans le milieu marin,
Comprendre si les phénomènes de sorption ou désorption des perturbateurs endocriniens sont associés à la taille des débris
ÉTAPE 2 : Analyse des perturbateurs endocriniens associés aux plastiques.
6 catégories de perturbateurs endocriniens ont été sélectionnées.
Les polychlorobiphényles, aussi appelés biphényles polychlorés ou encore PCB
Les phtalates
Le bisphénol A (BPA) et ses dérivés
Les filtres solaires
La chlordécone (insecticide organochloré)
Les métaux lourds ou éléments-traces métalliques (ETM)
ÉTAPE 3 : Analyse des impacts sur la biodiversité marine.
Aucune étude n’a encore évalué l’impact des perturbateurs endocriniens sur la biodiversité alors que les fonctions microbiennes sont aujourd’hui reconnues pour jouer un rôle essentiel dans la vie marine.
ÉTAPE 4 : Tests de toxicité sur des organismes modèles.
Un programme de tests de toxicité de perturbateurs endocriniens (PE) ciblés :
Échantillon témoin de cocktail de PE ciblés,
Tests réalisés sur 3 organismes de référence : une bactérie marine, des embryons d’oursin et des embryons de moule.