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BORDEAUX : L’enseigne bio Leopold suspend tous ses …

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BORDEAUX : L’enseigne bio Leopold suspend tous ses réseaux sociaux

A partir du 1er février, l’entreprise Léopold mettra en veille tous ses comptes Facebook & Instagram (elle n’avait déjà pas de compte X).

La décision a été prise après mûre réflexion suite aux récentes problématiques soulevées par la nouvelle politique de l’entreprise Meta.

« Le bouleversement qui est en train de se produire dans le monde y compris digital nous pousse à revoir notre ligne de conduite afin d’être pleinement en accord avec nos valeurs. Nous nous posions déjà beaucoup de questions quant à la pertinence de notre présence sur ces réseaux, les dernières actualités ont fini de nous convaincre que notre place est ailleurs. A notre petite échelle, ce choix est simplement symbolique mais il n’en n’est pas moins important pour nous. » souligne Benjamin Quiras, PDG de l’enseigne.

L’inquiétude face à l’avenir des réseaux

Les dernières annonces quant à la gestion des réseaux sociaux (fin des programmes de fact-checking, assouplissement des règles de modération de contenus haineux, algorithmes biaisés…) ne présage rien de bon pour la suite. Dans ces conditions, l’entreprise ne voit aucune raison de maintenir sa présence sur ces réseaux. « Ce n’était déjà pas glorieux mais l’avenir de ces réseaux et de cette politique est effrayante et aux antipodes de ce que nous souhaitons véhiculer à nos client.es. Nous ne voulons plus continuer d’alimenter une plateforme qui prône toujours plus la désinformation, le climatoscepticisme et les idéologies contraires à notre éthique. Si on ajoute à cela les dégâts que peuvent faire ces réseaux sur la santé mentale notamment de la jeunesse, le meilleur choix qui s’offre à nous maintenant est d’arrêter les frais ». L’entreprise a donc pris le parti de quitter les réseaux.

« En tant que distributeur bio, on passe notre temps à chercher ce qu’il y a de mieux pour les humains et pour la planète donc on ne peut pas continuer de croquer dans une pomme empoisonnée sans se poser de questions. Aujourd’hui, les ingrédients toxiques et néfastes qui nous nourrissent ne sont pas seulement dans nos assiettes, nous devons être vigilants à ce qui est en train de se passer. Au même titre qu’à l’époque il a fallu agir en faveur d’une agriculture qui ne ruine pas tout, nous devons refuser l’avènement d’un système qui ne tend pas vers une société plus solidaire et unifiée »

Converser autrement, mais mieux

 Léopold souligne également la difficulté pour une PME d’être présente sur ces réseaux d’un point de vue humain et financier. « Pour être visible aujourd’hui, il faut créer du contenu très abouti en permanence et le sponsoriser, sans pour autant avoir vraiment quelque chose à dire. Cela demande beaucoup d’énergie, de moyens et de temps et les retours sont souvent peu probants contrairement aux liens que nous entretenons avec nos client.e.s au quotidien dans nos magasins. Les réseaux sociaux ne sont pas le reflet de notre réalité.» souligne Mathilde Racher-Anglade, directrice communication. D’autant qu’avec la crise qu’a traversé le secteur bio ces dernières années, chaque euro dépensé compte à l’heure actuelle. L’entreprise entend donc se concentrer sur d’autres leviers pour dialoguer avec sa clientèle. « Pour l’instant, nous allons revenir à l’essentiel : nos magasins ! Nous allons investir sur la communication dans et autour de nos points de vente. Nous voulons redévelopper les animations, ateliers, conférences et consolider encore davantage nos liens avec le tissu local (producteurs, associations, partenaires…). Pour nous l’avenir se situe dans la vraie vie et non dans le Metaverse. Pour ce qui est du digital, nous proposerons plus de contenu qualifié sur notre site. Quoi qu’il en soit nous trouvons cette prise de conscience concernant les réseaux extrêmement positive ! Nous concernant, cette décision stratégique sera l’occasion pour nous de nous réinventer afin d’être toujours plus proches de nos clients et des territoires. Dans une société totalement déchirée, il est primordial de recréer du lien collectivement et nos magasins peuvent y contribuer.

L’enseigne Léopold (anciennement Le Marché de Léopold) a été créée en 2008 par Benjamin Quiras, actuel dirigeant. Cet ensemble de magasins Bio indépendants regroupe aujourd’hui 25 points vente et 200 salariés pour 46 millions de chiffres d’affaire. Le siège de l’entreprise est basé à Bordeaux.