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BEAUMONT : La figure de l’Ouroboros, source d’inspiration…

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Floriane Dumont
26 Août 2023

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BEAUMONT : La figure de l’Ouroboros, source d’inspiration de Henrique OLIVEIRA

Forts de leur patrimoine artistique et géologique riche et singulier, l’UNESCO Géoparc de Haute-Provence et l’UNESCO Géoparc des Monts d’Ardèche ont décidé, en 2021, de s’associer dans le but de faire découvrir au plus grand nombre une nouvelle offre culturelle et touristique insolite : l’art dans la nature.

Véritables musées à ciel ouvert, ces deux territoires invitent le visiteur à déambuler à la recherche d’oeuvres d’art disséminées en pleine nature. Le Partage des Eaux dans les Monts d’Ardèche et la collection d’art en montagne en Haute-Provence constituent deux projets artistiques particulièrement originaux, de véritables expériences à vivre grâce à des artistes de renommée internationale tels que Andy Goldsworthy, herman de vries, Joan Fontcuberta, Lara Almarcegui ou encore Richard Nonas en Haute-Provence, HeHe, Olivier Leroi, Gilles Clément, Stéphane Thidet, Felice Varini, Gloria Friedmann. En juin dernier, une nouvelle oeuvre a été inaugurée dans le Parc Naturel Régional des Monts d’Ardèche : Ouroboros, du célébre artiste Henrique Oliveira.

L’art dans la nature au cœur des UNESCO Géoparcs est un projet de coopération résolument moderne et tourné vers l’avenir.

OUROBOROS D’HENRIQUE OLIVEIRA

Le parcours s’est enrichi en juin 2023 d’une œuvre de l’artiste brésilien Henrique Oliveira, située sur les hauteurs de Burzet, au bord de la tourbière de la Verrerie.

La figure de l’Ouroboros a été la source d’inspiration de cette œuvre d’Henrique Oliveira. Présente dans nombre de cultures tout autour du globe, Ouroboros est un serpent ou un dragon se mordant la queue et formant ainsi un anneau. Tantôt symbole du cycle du temps ou des saisons, de l’enceinte et de la protection, du danger, de la renaissance, de l’unité, du mouvement, elle est cette forme qui tourne sur elle-même.

Jouant ici une matérialité toute organique, la forme serpentine apparaît pour la première fois dans son travail pour nouer un dialogue fécond avec le site. Dès sa découverte de la tourbière, il a souhaité concevoir une œuvre qui semble appartenir au site, comme si elle émergeait de la peau du sol. Ainsi, de loin, sa présence est quasi animale alors qu’elle devient végétale à l’approche. Le choix qu’il a fait ici de mêler du bois de récupération à des branches et de l’écorce naturelle accentue encore cet effet organique. En insufflant une nouvelle vie à ce que nous considérions jusqu’alors comme des déchets, il donne forme à l’idée même du cycle de la vie : naissance, développement, dépérissement, mort, renaissance.

La forme en nœud dont les branches reviennent sur elles-mêmes évoque tout à la fois l’écosystème auto-fécond propre à la tourbière et la temporalité millénaire nécessaire pour que l’eau transforme la matière en cette “roche végétale“ qu’est la tourbe, rendant perceptibles deux phénomènes invisibles à l’œil nu.

En contraste avec la Tour à Eau de Gilles Clément dont l’appareillage de pierre s’élève vers les cieux, Henrique Oliveira propose ici une œuvre à l’apparence plus fragile, horizontale, en écho au cours indolent de l’eau sur ce site aux caractéristiques paysagères et biologiques exceptionnelles.