Les tendances pour l’autopartage chez Getaround.

Depuis quelques années, l’autopartage est une pratique de mobilité en plein essor qui séduit de plus en plus d’automobilistes. 460 000 usagers en France l’utilisent, d’après le Baromètre 2023 de l’Association des Acteurs de l’Autopartage, soit une augmentation de 43% par rapport à l’an dernier. Toutefois, toutes les villes ne sont pas au même niveau en la matière.

Getaround, la plateforme leader de l’autopartage en Europe, a souhaité analyser les dynamiques de son utilisation à travers différentes villes du pays. L’objectif : mettre en lumière les tendances clés et les effets positifs de cette pratique en pleine croissance, qui consiste à la location de véhicules entre particuliers. Getaround a également fait appel à Aurélien Bigo, chercheur spécialisé dans la transition énergétique des transports et auteur du livre “Voitures – fake or not ?”, afin d’apporter son éclairage en matière de mobilité durable.

Les 3 tendances clés du classement

● Avignon : l’autopartage pousse à la multimodalité : 90% des locations se font par des utilisateurs n’habitant pas la région, dont 60% pour plus de 3 jours

● Lille : l’autopartage connaît un vrai succès (+58% entre début et fin 2022) grâce à une politique locale favorable à la mobilité durable

● Lyon : l’autopartage est surtout local (60% des locations) et pousse les citadins à la démotorisation

Le Top 10 des villes championnes de l’autopartage en France (hors Paris)* en 2022 :

*Ce classement a été établi en calculant le nombre de locations de véhicules en autopartage effectués sur la plateforme Getaround, rapporté au nombre d’habitants. Ce classement exclut volontairement Paris afin d’éviter des données biaisées par la taille des villes.

Au-delà de ce classement, il faut se plonger plus profondément dans les données afin d’en faire ressortir des enseignements et des explications. Petit tour d’horizon ci-dessous avec 3 tendances clés, illustrées par trois villes dans le top du classement.

Avignon : autopartage couplé au train, la solution gagnante pour les touristes

De manière assez surprenante, c’est Avignon qui se place en tête du classement des villes qui autopartagent le plus en 2022. Derrière ce succès se cache le poids très important du tourisme dans la région PACA mais aussi la forte fréquentation de ses gares (quasiment 7 millions de voyageurs l’an dernier en cumulant Avignon TGV et Avignon Centre). Sur la plateforme Getaround, plus de 90% des réservations à Avignon qui se font près des gares, contre 67% pour Aix-en-Provence ou encore 70% pour Annecy, villes touristiques similaires en matière d’offre d’autopartage. Ce chiffre démontre l’importance très forte de la multimodalité dans les nouvelles pratiques touristiques. Les voyageurs privilégient le train pour les longs trajets, tout en combinant avec des voitures en autopartage aux abords des gares, accessibles rapidement (et sans agence) pour rejoindre leur lieu de vacances. Une pratique qui contribue à la réduction de l’impact environnemental des voyages, et concourt à une expérience touristique à la fois plus agréable et plus responsable.

C’est en ce sens que Getaround et la SNCF ont initié un partenariat permettant à l’opérateur d’autopartage de bénéficier de 230 places dédiées, réparties dans 32 gares en France, dont Avignon.

Lyon : l’autopartage local comme levier important de la démotorisation

À Lyon, la dynamique de l’autopartage est tout autre. Contrairement à Avignon, il s’agit ici d’un usage essentiellement local avec un fort impact sur les pratiques de mobilité au sein de la métropole. Ainsi, près de 60% des réservations effectuées sur Getaround dans la ville de Lyon proviennent de résidents locaux, montrant que l’autopartage y est une option privilégiée au quotidien, en complément des transports publics.

Cette adoption locale s’accompagne d’une forte démotorisation parmi les usagers : Lyon est la deuxième ville de France avec le moins de voitures par habitant, d’après un classement de l’Adetec, bureau d’étude en transports et déplacements.

La dernière étude de l’Ademe sur l’autopartage confirme cette tendance. Les autopartageurs font pour la plupart partie de ménages non motorisés (seulement 26,2% d’entre eux possèdent une voiture personnelle contre 81,3% à l’échelle nationale). De plus, 69,5% des autopartageurs ont connu une démotorisation dans leur ménage, conséquence de l’utilisation de l’autopartage pour 40% d’entre eux, selon l’Ademe.

En proposant une alternative simple et accessible pour les trajets nécessitant une voiture, l’autopartage permet ainsi à ses utilisateurs de remplacer leur véhicule personnel. Chaque voiture partagée “en boucle” permet de remplacer entre 5 à 8 voitures individuelles, toujours d’après l’Ademe.

“Les bénéfices [de l’autopartage] sont doubles : d’une part limiter la motorisation des ménages et les impacts environnementaux liés à la construction de voitures. D’autre part, faciliter l’usage des autres modes de transport (marche, vélo, train…) au quotidien, en simplifiant l’usage ponctuel d’un véhicule via la location en autopartage, lorsque celle-ci s’avère nécessaire.”

– Aurélien Bigo, chercheur spécialisé dans la transition énergétique des transports

Lille : quand les politiques publiques stimulent l’autopartage

En troisième position, Lille est le bon exemple d’une ville qui a su insuffler une politique favorable aux mobilités partagées depuis plusieurs années. L’an dernier, la Métropole Européenne de Lille a notamment décerné le label autopartage à Getaround. 30 places de stationnement sont désormais dédiées aux véhicules labellisés : plus pratiques, plus visibles, ces places ont un impact important sur le développement de l’autopartage. On note depuis la mise en place du label une croissance significative de 58% des trajets effectués sur la plateforme Getaround dans toute la métropole lilloise entre le premier et le dernier trimestre 2022. Ce cas souligne l’importance d’un soutien gouvernemental et de politiques locales favorables pour promouvoir davantage l’adoption locale de l’autopartage et encourager une mobilité plus verte et responsable.

“La MEL a mis en place une stratégie métropolitaine de développement de l’autopartage. Elle s’appuie sur la facilitation de l’accès aux véhicules d’autopartage des opérateurs labellisés, notamment Getaround : accès aux stations, accès aux emplacements dédiés hors stations, possibilité de bénéficier de tarifications spécifiques. Le Plan de Mobilité de la MEL, qui sera adopté en octobre 2023, conforte cette volonté d’encourager la mise en place de dispositifs d’autopartage. Considérés comme une des solutions de mobilité complémentaire du réseau de transports collectifs et du réseau cyclable, ils participent à l’accompagnement des changements de comportements et à une autre approche de la relation individuelle à la voiture.”

– Damien Castelain, Président de la Métropole Européenne de Lille

Mais pour que l’autopartage ait un impact significatif en termes de réduction des émissions de CO2, il faudrait aller encore plus loin.

« L’autopartage peut avoir un vrai impact pour répondre au défi du changement climatique à condition que cette pratique soit massifiée et réalisée en complément d’autres offres de mobilités durables. Pour que cela soit possible, un des leviers serait d’intégrer ce type de service dans un bouquet d’offres de mobilités durables qui pourraient être soutenues par les autorités régulatrices des transports, et bénéficier ainsi de tarifs privilégiés afin d’en faciliter l’accès”.

– Aurélien Bigo, chercheur spécialisé dans la transition énergétique des transports

Getaround demeure engagé à façonner l’avenir de la mobilité en France, en collaborant étroitement avec les collectivités, les partenaires et les citoyens. L’objectif étant d’encourager des comportements de mobilité respectueux de l’environnement et en phase avec les besoins divers de la société.

Pour en savoir plus sur ce classement et les résultats détaillés par ville, n’hésitez pas à nous contacter.